Benoît XVI, inspirateur d’un thème qui lui est cher
Le premier Synode du pape, sur l’Eucharistie en octobre 2005, avait été programmé par son prédécesseur. Cette fois, il a lui-même choisi le thème de la Parole, auquel il accorde une grande importance, persuadé, comme il l’a dit à Paris, que «la recherche de Dieu requiert intrinsèquement une culture de la Parole » . Dans son livre sur Jésus, Benoît XVI explicite ce qu’il pense être une juste méthode de compréhension des Écritures. Le pape assistera aux débats dans les limites de son propre agenda. Lors du précédent Synode, il était notamment présent pour l’heure de discussions libres. Il avait aussi donné quelques méditations. Il pourra en outre s’exprimer au cours de plusieurs célébrations : messes d’ouverture et de clôture…
Cardinal Marc Ouellet, l’artisan des premières synthèses
Ce fidèle de Benoît XVI est chargé des deux rapports importants qui marquent la première partie de ce Synode. Dès lundi, l’archevêque de Québec présentera la « relatio ante disceptationem », qui devrait donner les grands thèmes de discussion et que les pères synodaux ont dans leurs dossiers depuis un mois. Surtout, il lui revient de proposer la synthèse des débats de la première partie du Synode, et d’indiquer les points sur lesquels il lui semble opportun de discuter dans les groupes de travail ( « relatio post disceptationem » ). Ce théologien, spécialiste de l’œcuménisme pour avoir été secrétaire du Conseil pontifical de l’unité des chrétiens (2000-2002), pourrait aussi insister sur la perte de la culture biblique dans nos sociétés modernes. Dans un Canada très sécularisé, il s’est beaucoup impliqué contre la loi sur l’enseignement des religions qui met sur le même plan toutes les religions.
Mgr Laurent Monsengwo, un Africain secrétaire spécial
Pour la première fois, le secrétaire spécial du Synode, qui a un rôle important pour la rédaction des propositions, est un Africain. C’est faire justice à ce continent, qui représente désormais 15 % des catholiques du monde. Bibliste, Mgr Monsengwo est particulièrement sensible au thème de l’inculturation de la Parole de Dieu. L’archevêque de Kinshasa (République démocratique du Congo) devrait aussi mettre l’accent sur ses implications pastorales pour l’Église, lui-même étant très attentif aux réalités sociales de son pays et ayant joué un rôle important dans le processus de paix, après la chute de Mobutu.
Patriarche Bartholomeos I er de Constantinople, une prime à l’œcuménisme et à l’Orient
Même Canon des Écritures, même relation à la Tradition : s’il est un sujet que catholiques et orthodoxes ont en commun, c’est bien la Bible. Rien d’étonnant à ce qu’un représentant orthodoxe soit donc invité à s’exprimer devant le Synode. Il s’agit là du premier d’entre eux : le patriarche œcuménique Bartholomeos I
er de Constantinople, qui bénéficie d’une primauté d’honneur au sein de l’orthodoxie. C’est le signe de l’ouverture œcuménique de ce Synode et, par là, d’un pontificat qui a fait de la relation à l’Orient une de ses priorités.
Le rabbin Shear-Yashuv Cohen, rappel de l’ancrage juif de la Bible
Issu d’une famille où, depuis 18 générations, on est rabbin de père en fils, le grand rabbin de Haïfa peut réciter pratiquement toute la Torah. Coprésident de la Commission pour le dialogue entre Israël et le Vatican, c’est un habitué du dialogue interreligieux, y compris avec les musulmans. L’invitation à venir s’exprimer aujourd’hui devant les pères synodaux – la première fois pour un non-chrétien – représente tout un symbole. C’est le signe, dans la suite du document de la commission pontificale biblique de 2001 « Le peuple juif et leurs Écritures sacrées dans la Bible chrétienne », que la compréhension chrétienne de la Parole de Dieu ne peut faire l’impasse sur son ancrage dans le peuple juif.
lundi 6 octobre 2008
LES HOMMES CLEFS DU SYNODE
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire