lundi 5 janvier 2009

SI JE T'OUBLIE GAZA QUE MA MAIN DROITE M'OUBLIE

Mon cher Henri,

L’offensive israélienne dans la bande de Gaza me révolte tellement que je suis sans voix et sans force. Je plaide haut et fort pour que cesse la violence, dans cette part du monde. La guerre et la haine ne résolvent pas les problèmes. Aujourd'hui, dans toutes les églises de Terre Sainte, les patriarches et les chefs des Eglises chrétiennes invitent les fidèles à prier pour la fin du conflit dans la bande de Gaza et à implorer la justice et la paix sur leur terre. Nous pensons aux victimes, aux blessés à ceux qui sont dans la peine, à ceux qui vivent dans l'angoisse et la peur, parce que Dieu les bénit par la consolation, la patience et la paix qui viennent de lui.

Les nouvelles dramatiques qui nous arrivent de Gaza, montrent combien le refus du dialogue amène à des situations qui pèsent de façon insupportable sur les populations une fois encore victimes de la haine et de la guerre... La guerre et la haine ne résolvent pas les problèmes. L'histoire la plus récente en est la confirmation. Que l'enfant de la mangeoire...inspire aux autorités et aux responsables de tous les fronts, israéliens et palestiniens, une action immédiate qui mette fin à la situation tragique actuelle.

dimanche 4 janvier 2009

L'APPEL DE MGR KUTWAN JEAN-PIERRE ARCHEVEQUE D'ABIDJAN SUR LA PAUVRETE EN COTE D'IVOIRE

Mon cher Henri,

          Tu étais à la messe de la Paix du 31 décembre dernier. Tu as écouté l'appel de  l’Archevêque d’Abidjan, Mgr Jean Pierre Kutwa  à la cathédrale Saint Paul, à Abidjan-Plateau, lors de la traditionnelle messe de la paix à laquelle, le président Laurent Gbagbo, son épouse Ehivet Simone et les autorités administratives et politiques de Côte d’Ivoire ont pris part.
          L’homélie de Mgr Jean Pierre Kutwa issue du message du Pape Benoît XVI invite en 2009 à réfléchir sur le thème “Combattre la pauvreté, construire la paix”. Il a dépeint la situation sociale et économique de la Côte d’Ivoire non sans faire des propositions. “La lutte contre la pauvreté exige de la communauté internationale et des pays pauvres, une coopération aussi bien sur le plan économique que sur le plan politique par la création des institutions efficaces et participatives, la lutte contre la criminalité et la promotion de la culture de la légalité. Elle consiste aussi à investir dans la formation des personnes et à développer une culture spécifique de l’initiative à moyen et long terme”, a-t-il argumenté. Mettre les pauvres à la première place revient pour les acteurs du marché international, à construire un espace où puisse se développer une logique économique et pour les acteurs institutionnels à mettre en œuvre une juste logique politique , ainsi qu’une correcte logique de participation capable de valoriser la société civile, locale et internationale.

          Pour le cas de la Côte d’Ivoire, Mgr Jean Pierre Kutwa a indiqué qu’il faut promouvoir un développement qui permet à tous d’accéder à un plus être et pas uniquement à un plus avoir. Un développement qui, en faisant appel à la participation de tous et de chacun, favorise le partage et pas seulement l’accumulation des biens. “L’Eglise faillirait à sa mission prophétique si elle gardait le silence devant une telle déchéance humaine. C’est le lieu de renouveler notre option préférentielle pour les pauvres de tous genre, en faisant résolument nôtre cette pressante et tranchante invitation du Maître : Donnez-leur vous-mêmes à manger, Luc 9, 13”, a-t-il déclaré. Il exhorte les dirigeants et les nantis à élargir l’espace de leur cœur vers les nécessités des pauvres et à faire tout ce qui est possible de faire leur avenir et leur venir en aide car combattre la pauvreté, c’est construire la paix. Il n’a pas manqué de dénoncer la paupérisation croissante en Côte d’Ivoire et les immondices d’ordures qui jonchent les rues du pays.

          Ce qu' a dit Mgr, je l'ai particulièrement apprécié. Les pauvres d'aujourd'hui sont de plusieurs sortes. Il existe d'une part, une pauvreté choisie et proposé par Jésus. La raison de Jésus à Bethléem montre que Dieu choisit la pauvreté pour descendre parmi nous. Son amour le porte, non seulement à se faire homme mais à se faire pauvre. De l'autre une pauvreté qu'il faut combattre pour que le monde soit plus juste et solidaire. Sais-tu, mon cher ami que dans les environs de la Présidence, dans la rue chic des Ambassades, aux alentours de l'UCAO, deux familles entières croupissent depuis des mois, à la belle étoile, chaque nuit. J'ai essayé d'entrer en contact avec l'une d'entre elle: cette femme est prêcheuse; et n'a que Dieu à la bouche et veut rencontrer, à tout prix Mme Gbagbo. L'autre maman est Bété et veuve; elle attend un mandat ou de l'argent de son mari pour rentrer au village. Depuis que j'ai donné de l'argent pour le transport, elle a disparu avec sa fille, une belle demoiselle, puis elles sont revenues après deux mois. Il existe donc dans notre pays une pauvreté qui empêche les personnes et les familles de vivre dignement, une misère qui blesse la justice et l'égalité et menace la paix.

         Dans notre pays, à côté des pandémies naturelles, il y a une pauvreté de l'enfance, une crise alimentaire qui va de pair avec les dépenses d'armement. Face à la globalisation, il est nécessaire que tous les pays s'efforcent de développer leur action solidaire. Nous devons regarder cette crise mondiale dans sa globalité et non comme une urgence passagère de plus. Nous devons être prêts à une revision profonde du modèle dominant de développement, à des correction de vaste dimension. C'est la gravité de la situation qui l'exige, mon cher Henri, et avant même la résolution des difficultés financières, la santé de la planète, à laquelle s'ajoute une crise morale et culturelle, symptômes évidents d'un monde malade depuis un certain temps.

          Très cher ami, afin de combattre cette pauvreté qui opprime tant de personnes tout en menaçant la paix générale, il convient de relancer la sobriété et la solidarité comme valeurs évangéliques, mais aussi universelles. On ne peut efficacement combattre la misère sans réduire le fossé entre superflu et nécessaire. Même la violence, la haine et la défiance sont d'autres formes de pauvreté. Elles ne sont pas moins terribles et il convient de les combattre elles aussi.

vendredi 2 janvier 2009

Mon cher Henri du 2janvier 2009

Mon cher Henri

Permets-moi, en ce deuxième jour de l’année 2009, de t’écrire cette petite note, suite à la promesse que je t’ai faite de t’écrire un petit billet chaque jour. Ce matin, vers 5H 30 du matin, j’ai vu une carcasse de voiture, à l’entrée du quartier, au Plateau-Dokui. L’eau encore ruisselante montrait que le drame venait de se produire. Comme ça dû être douloureux pour le propriétaire de ce véhicule. Déjà un malheur, alors que hier encore il était de ceux qui ont dû sabler le champagne et manger du rôti de poulet en criant « Bonne et Heureuse Année 2009 ». La question qui m’a tout de suite effleuré l’esprit était s’il fallait croire en la sincérité de tous ces vœux. Et surtout qu’est-ce que cette année à peine commencée nous réserve encore en surprises ? Une mauvaise langue, passant près de mois a soupiré en disant que tous ces véhicules qui brûlent ces moments, ce sont des « Chintox », voulant signifier tous les produits qui viennent de la Chine et qui envahissent notre pays et qui sont de mauvaise qualité. Alors, prudence !

Plus tard, je suis rentré à l’UCAO et j’ai pu consulter mon portable que j’avais laissé en charge depuis le soir du 31 décembre, histoire de rester un week-end, sans bruit. Je ne te dis pas…48 appels en absence, et une vingtaine de SMS pour les vœux du Nouvel AN. Si j’avais le portable sur moi, tu t’images ! C’est cela la vie moderne, le stress quotidien. Maintenant, il faut répondre à tous les messages, de toutes ces personnes qui se sont donné de la peine pour vous écrire…

En commençant cette page épistolaire de ce jour, je voulais simplement répondre à une question, suite à notre discussion du 31 décembre 2008, sur la politique. Tu t’étonnais que le PDCI ne changeait pas de candidat à la présidentielle et se focalisait toujours sur M. BEDIE. Tu proposais M.AMICHIA et tu disais qu’un candidat plus jeune pouvait récréer la confiance chez les militants pédécéistes et pouvait battre M.GBAGBO. Je peux te répondre tout simplement, comme je te l’ai fait le jour même que M. BEDIE passait mieux, parce que tout simplement il a de l’argent. On ne fait pas de politique sans argent. En regardant un peu tous les candidats déclarés à la présidentielle, tu peux comprendre qu’ils ont des comptes en banques très fournis. Un seul meeting politique, coûte aujourd’hui 50 millions en logistique. Un nom inscrit en tête de liste d’un communiqué nécrologique s’évalue à 500.000F CFA, sans compter la couronne de fleurs 300.000F CFA.

Un grand intellectuel de ce pays, devenu plus tard député de sa région se désolait, à la fin de sa vie, de ne pas pouvoir faire face aux nombreuses sollicitations de ses électeurs. J’ai compris alors que la politique a un coût ; ceux qui veulent s’y engager doivent le comprendre. Sur ce, je te quitte, en espérant que tu me feras part de tes réactions. Bonne et Heureuse Année 2009.

Ton frère de toujours.