lundi 29 juin 2020

CONSTRUIRE UNE EGLISE AVEC INTERNET

CONSTRUIRE UNE EGLISE AVEC INTERNET

INTRODUCTION
Les hommes passent, mais les écrits restent. Après les années de recul, j’ai décidé aujourd’hui d’écrire pour la postérité. Quand je suis rentré de New York, en 1987 où je me suis formé au Windows 95, grâce au Macmillan windows 95(1997, Simon § Shuster Macmillan), j’ai été nommé curé en 1998 de la paroisse St Ambroise d’Angré. J’avais une église à construire. La paroisse ne disposait que de 74 millions en caisse. Et le Père Etienne NAMLAN mon prédécesseur n’avait que ses études architecturales et plans divers, établis par l’agence MAY (Martial, ASSI YAPO, architecte). Le lendemain de mon arrivée, en paroisse, le conseil paroissial de l’époque, dirigé par une brave dame Mme YAO Madeleine, avait rende vous avec Mr DJOMAN Henri du BNETD. Ce dernier était responsable des appels d’offres et des marchés.
Nous avions à peine commencé les échanges que Mr Djoman nous interrompit brusquement : « Le BNETD suit les grands marchés de l’Etat, votre entreprise est mort né. Après le premier décompte, vous n’aurai plus rien. » C’est alors que j’ai pris la parole. : « Puis-je me permettre, Mr DJOMAN ? ». « Certes nous n’avons que 74 millions, mais sommes en connexion avec le Vatican. Si nous tombons en panne d’argent, le St Père va nous secourir. »
Alors, Mr DJOMAN et a donné son accord. Revirement spectaculaire ! Qui l’eût. A la sortie de la réunion, lui et moi, nous nous sommes embrassés. C’était un grand frère du Collège ND d’Afrique de Bietry. « Mon frère, m’a-t-il ajouté, je n’ai pas des millions à te donner, mais je vais t’aider au mieux que je peux. » C’est ainsi qu’il m’a affecté Mr YAO BOATENE, un ingénieur du BNETD et un autre technicien, dont j’ai oublié le nom. Je travaillais plus avec BOATENE, qui n’était pas facile. Lui et l’architecte échangeaient des paroles déplaisantes parfois, au risque de paralyser les travaux. Par exemple, sur des détails : qui était le maître d’œuvre et le maître d’ouvrage ? Sur le panneau de chantier, on devait marquer quelque chose. L’architecte disait qu’il était le maître d’œuvre. C’est lui le patron qui avait conçu l’église dans sa tête. L’autre répondait négativement car il ne voulait pas être un simple exécutant.
Le lendemain de cette rencontre, Mr DJOMAN a convoqué les entreprises chargées de l’exécution du chantier et les a tellement bien présenté le projet, que tous ont repondu que le BNETD est dernière cette affaire, donc on a quelque chose de sérieux.
Le 18 novembre 1998, les travaux ont commencé, avec IGEMAT ; Abattage des arbres et nivellement de la plate-forme. 
Nous nous trouvés dos au mur. Il fallait chercher l’argent.
A un conseil, j’ai décidé de faire un site web, pour construire l’église et notre projet est né : construire un église avec Internet.

1.    Le projetUne image contenant extérieur, homme, bâtiment, photo

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J’ai obtenu l’accord du conseil. Ces gens avaient Internet au bureau, mais ne savaient pas l’utilité. J’ai mis en place une équipe de traducteurs (anglais, italien, allemand, espagnol…) et je suis allé à Africa-Online. Là aussi je suis tombé sur l’un de mes anciens étudiants qui était devenu webmaster. Il m’a fait un site trilingue (français, anglais, allemand…) qui m’a coûté, un million (1million de francs CFA). Il m’ a fait un réduction de 500.00 FCFA) et le site a été mis en ligne 
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                                                        Au commencement ce n’était pas évident. Nous avons beaucoup d’incompréhensions. Mais nous n’avons cédé et la prière aidant. Le premier diocèse qui nous répondu fut celui de Muchen (USA). Mais auparavant nous vous faisons part des réponses négatives.

2.    REPONSES NEGATIVES

Ce que les Européens ne comprenaient pas c’était le projet d’une grande église (de 1X et demi plus grande que St Jacques. Ils voyaient leurs églises aujourd’hui depeuplées et nous encourageaient à bâtir des choses plus modestes. Ils insistaient sur les
Sur les choses annexes, par exemple des salles, des hôpitaux, des écoles et étaient prêts à financer des projets moins coûteux. Pour une église, ce n’était pas rentable.
Le Prelat H. Michel secrétaire de l’Archevêché de Cologne nous dit avoir examiné notre projet selon les requêtes habituelles mis « devant la détérioration de la situation en Allemagne, nous sommes contraints à renoncer de participer à de tels gros projets et à donner une priorité à de petits et spéciaux projets de base urgents. » (cf. lettre)
D’autres personnes comme Karim MEDJI voulait faire du bussiness avec moi : des travaux d’électricité. Il en est de même pour Jean Claude Sulka, horloger bijoutier qui m’écrit ceci : « Je suis sur le point de terminer la mise au point d’une horloge de clocher originale, que j’ai eu l’occasion de présenter, il y a environ 2 ans (un premier prototype) à Monsieur KONAN AMANI Feby, Directeur de l’école ivoirienne de bijouterie et des métiers à Abidjan ».La conclusion : « Je n’ai malheureusement pas les moyens de faire don d’un tel système, mais toutefois, je peux vous offrir l’étude et l’installation. » Monsieur Martin Jean, agent de développement nous écrit : « Il nous fait très plaisir de voir que vous voulez honorer la mémoire de Saint Ambroise. Nous ne pouvons acquiescer à votre demande pour les raisons très évidentes de compression budgétaire. Si vous avez un surplus d’argent, vous pouvez toujous nous en envoyez pour réparer notre église qui en aurait bien besoin. Le mouvement chrétien de cadres et dirigeants écrit : « Votre message électronique nous est bien parvenu et il a retenu toute notre attention. Nous avons compris votre désir de mener à bien le projet de la construction qui, nous le supposons, devrait devenir l’église de la localité dont vous avez la charge pastorale. Toutefois, le MCC, qui est un mouvement de réflexion, n’a ni la vocation ni les ressources nécessaires pour satisfaire votre demande. » Des critiques aussi nous en avons reçus, comme celle de Bjean5411@aol.com: « N’est-il pas intéressant de publier les plans de la future église sur votre site ? » Terre sans frontières nous dit : Nous avons reçu votre lettre sollicitant notre aide pour la construction de votre église. Terre SS Frontières n’intervient pas en Côte d’Ivoire et nous ne prévoyons pas intervenir, nos demandes étant déjà très importantes dans nos pays de concentration. » Vincenzo CONZO, sécrétaire général del’Association internationale Rurale Catholique pense que : « C’est dommage que le but institutionnel d’Agrimissio, c’est d’aider les petits projets de promotion agricole. Nous vous souhaitons de pouvoir trouver d’autres portes ouvertes pour résoudre votre requête. » Hans de Goederen, secrétaire de direction d’IFAM écrit : « Nous sommes au regret de vous informer que nos subventions pour les années à venir ont déjà été allouées. Nous espérons sincèrement que votre recherche d’aide sera couronnée de succès. ». Monsieur Franck BLEU pense ceci : « Dieu tout puissant est avec vous car si vous avez assez d’argent pour avoir un site web alors que Dieu fasse en sorte que l’église soit construite. »
Le Rev. Robert J. KELLY du diocèse de COVINGTON a écrit : « I regret that we do note have any funds available to assist you at this time. In addition to our regular programs, such as our missionary cooperative collections and our appeals on behalf of The Society for the Propagation of the Faith and our national Bishop’s collections, we are now engaged in a twinning project with the new Diocese of Mandeville in Jamaica. I am sure that you can enderstand taht we would like to be able to respond positively to all of the many requests which we receive, but we simply are not able. » Archie Bruum, Director of the Pontifical Mission AID and Organization writhes : « Bisho Carl Moeddel asked that I respond to your request for financial assistance for the construction of the new Saint Ambroise


3.   Réponses positives

J’aurais pu m’étendre abondamment sur mes réponses négatives. J’attendais un signe du ciel quand pendant le carême de cette année-là, un diocèse minscule a daigné répondre. Il s’agissait du diocèse de Muechen aux Etats-Unis et la somme donnée était aussi petite : 500 $ US. Alors j’ai cru au Seigneur. Il fallait comprendre le système : voilà comment il marchait. La période de demande : la Toussaint et le Carême. Ensuite, des laïcs ne peuvent pas demander une aide à un évêque. Cela se passe d’évêque à évêque. Je suis passé alors à la visite supérieure en adressant des demandes au nom du Cardinal AGRE  aux évêques du monde entier. J’ai acheté simplement un scanneur pour scanner son nom et sa signature que je mettais au bas des pétitions que j’envoyais. C’était mon secret à moi. J’ai pris de grands risque. Mias je pensais à la parole du Christ « soyez intelligents comme les enfants des ténèbres ». Le Cardinal recevait de l’argent sans avoir fait des demandes. Du moins le savait-il ! puisqu’il faisait aussi d’autres demandes par le même canal. 
Un jour j’ai été convoquer à l’Archevêché par Mme HAMEIDAD, la femme d’Eugène, qui m’aimait bien. Un diocèse où l’évêque était mort avait retourné la lettre. Elle m’avait demandé si j’en étais l’auteur. Quand j’ai pris connaissance du contenu, j’ai vu que les ens avaient répondu. En plus de la demande pour la construction de l’église, la Cardinal avait demandé dix véhicules. Or, le diocèse était petit et avait des ennuis financiers. Mais un jour, ce qui devait arriver, arriva.
Il faut dire que quand les choses marchaient bien, le Cardinal m’appelait d’un sobriquet : « Internet ». Quand je croisais, il disait : « Mon fils, Internet dit quoi. Et moi je souriais en douce. » Et puis, le coup d’Etat de Guei est arrivé. Les travaux et le finances sesont arrêtés. Et les problèmes. Igemat qui avait commencé et livré la plate-forme bétonnée à 80% au 17 décembre 1998, nous avait permis de fêter Noël. Puis il y a eu le coup d’Etat.
Charles KOFFI(2012),Eglise Catholique de Côte d’Ivoire. Quel avenir ?,Vallesse éditions, écrit : « Le deuxième événement majeur est la survenue de la rébellion qui a abouti à une crise sans précédent après les élections de 2010 »p.27. Il tranche sur la même page, un peu plus loin :«Tout ceci a pour l’Eglise un impact très négatif sur le plan financier ».  Les vivres nous ont été supprimés au plan international. Igemat a été surpris en flagrant délit de fraude sur les piliers. Le dosage du béton n’était pas bon. Socotec a demandé que tous les piliers soient repris. Alors Igemat a jeté l’éponge et le temps de chercher une autre entreprise, nous avons profité pour souffler jusquà la reprise de la normalité avec Guei.
Pendant ce temps, j’étais à ma troisième année de demande d’aide : Pour la première pétition j’ai demandé 3000$ US, la deuxième année 1000 $ US, et la troisième année 400.000 FCFA( l’équivalent d’une quête spéciale à Angré). J’ai lancé la demande et le Cardinal Agré n’a pas apprécié que dans le monde entier on l’appelle l’évêque mendiant. Il m’a convoqué et il m’a dit en présence de Mgr Blaise Anoh et Boniface Ziri qu’un individu avait imité sa signature. Et cet individu avait été confondu par les frères de St Viateur. Et la transition était toute trouvée : « Toi aussi tu as imité ma signature ». J’ai demandé pardon tout simplement. Sur le champ il m’a dit qu’il ne sait pas quelle peine m’infligée. Puis le lendemain, il m’a dit d’écrire à tous les évêques que je n’avais reçu aucun mandat de sa part. Et cette lettre de rectification devait être traduite et envoyée sur Internet. La Sr Graziella qui me traduisait de l’italien a refusé d’écrire. C’est ainsi que notre aventure d’Internet a pris fin, mais d’autres diocèses ont continué d’envoyer de l’argent malgré la lettre. J’ai ainsi pu touné la page pour me consacrer tranquillement à ma thèse de doctorat.

CONCLUSION

Je conclurai par deux témoignages : le premier est celui du Père Pierre Trichet, chargé de la communication au niveau de l’Archidiocèse d’Abidjan. Il me relatait les rivalités entre prêtres italiens et français. Les premiers utilisaient abondamment le courrier électronique et les autres n’étaient encore dans la danse. Alors Trichet qui savait que j’étais très avancé sur la question me demandait si ce n’était pas trop coûteux. Je lui ai demandé comment il faisait le point de presse au Cardinal tous les matins. Il m’a dit qu’il achetait les journaux. Même en temps de pluie. Il m’a dit oui. Alors je lui ai dit qu’il y avait des sites pour cela. Et qu’il pouvait le faire sans avoir à se déplacer. Quand il est allé en vacances, tous ses confrères utilisaient Internet et a constaté son grand retard.
Le second témoignage est celui de l’Abbé Augustin Obrou : « J’étais étudiant à Rome et j’ai constaté que celle la paroisse Ste Ambroise d’Angré avait un site Web en Côte d’Ivoire. »