HOMMAGE A MADAME BARBOZA NEE KABORE TIMPOKO FREDERIQUE
1. LA VEILLEE MORTUAIRE
Décédée le 19 Septembre 2008 au CHU de Treichville, Madame Barboza née Frédérique Timpoko Kaboré, a eu droit à des funérailles chrétiennes. Celles-ci ont débuté par la veillée mortuaire en sa mémoire, à l’UCAO-UUA, le vendredi 10 Octobre 2008 de 19h à 22h15. Après la prière d’ouverture et le mot de bienvenue, la chorale nous a gratifiés de très beaux cantiques. La méditation des mystères glorieux et la lecture des textes bibliques ont meublé notre méditation. Ont été lus un extrait du livre des Lamentations et un autre de l’épître aux Romains. Puis l’Evangile des Béatitudes a été acclamé et commenté par le P. Zacharie Béré. Le Maître des Cérémonies a insisté sur les vertus évangéliques de simplicité, de convivialité et d’endurance qui ont marqué la vie de Frédérique. Elle aimait apprendre et avait cette volonté et cette détermination qui lui ont permis d’obtenir son BTS en secrétariat en cours du soir. L’informatique n’avait plus aucun secret pour elle.
La veillée a aussi été ponctuée de témoignages de personnes qui ont bien connu Frédérique. Tour à tour, Mme Sana Mariam, les étudiants Bamba, les secrétaires, et l’employé de la reprographie, Michel, ont donné leurs témoignages. Frédérique a commencé à travailler à l’UCAO-UUA en 1989, en tant que stagiaire, proposée aux ventes de cassettes audio et vidéo à l’ISCOM au temps du P. Van der Mar qui est décédé, peu après et le centre a été fermé. Puis le P. Gaston Sanon l’a proposé comme secrétaire de la Faculté de Philosophie. Frédérique a protesté en lui disant qu’elle ne savait rien et qu’elle n’avait que le Brevet d’études du second cycle. Le P. Gaston lui a dit aussi que lui non plus n’en savait rien.
Elle est restée 20 ans dans ce département. Les étudiants l’appelaient « maman » ou « tantie » car elle était, pour les uns, une mère, pour les autres, une tante, une conseillère, une amie, une sœur. Elle nous quitte en nous laissant, un mari, Mr. Barboza Hyacinthe et un fils de 8 ans, Martial. Freddy que ton âme repose en paix et que ta joie communicative continue de nous habiter.
2. LA MESSE D’ENTERREMENT
Ce matin du Samedi 11 octobre 2008, nous nous sommes rendus à la Paroisse St Jean Marie Vianney de Vridi-Cité, où nous attendait déjà une foule compacte de proches parents et ‘amis de la défunte. Dès notre arrivée, le Père Tossou et moi, avons pris quelques moments de recueillement, à la chapelle devant le Très saint sacrement, tandis que la chorale nous gratifiait de beaux cantiques de son riche répertoire. La dépouille mortelle de Frédérique est arrivée à 8h30 précise et le cercueil laissait apparaître un visage amaigri, marqué par la souffrance et la douleur. Des sanglots fusaient çà et là, ainsi que des pleurs. De nombreux prêtres, des religieux et religieuses, des séminaristes et tout le personnel de l’UCAO-UUA prenaient place dans l’église. Une chapelle bien aérée et bien construite, qui avait fière allure, consacrée à St Jean Marie Vianney. Un baptistère splendide, avec un conduit d’eau montrait une cuve sur laquelle la Vierge Marie, source du salut trônait vers le ciel.
A 9h moins 10 minutes, le P. Gaston Sanon, arrivé fraîchement du Burkina Faso s’est incliné le premier sur le dépouille de Frédérique, puis a salué la famille qui jusque là était assise près du cercueil, hors de l’église. Puis les Pères AKE et TOSSOU sont venus à leur tour, effectuer le même rituel. La levée de corps a été faite par le Père AKE, de façon très classique : une salutation très brève, le chant des Profundis (Ps 139), puis un Pater et un Ave, avec une prière de conclusion. Puis l’entrée à l’église a pu se faire.
La messe a été présidée par le vicaire de la paroisse (un clarétain) étudiant à l’UCAO. 1 texte a été entendu, de l’épître aux Romains qui disait qu’aucun d’entre nous ne vivait pour soi-même, ni aucun ne mourait pour soi-même… Dans notre vie, comme dans notre mort nous appartenons au Seigneur. Car si le Christ a vaincu la mort, puis la vie, c’est pour devenir le Seigneur, et des morts et des vivants.
Le P. Brice Bini(O.P.) a donné l’homélie du jour, tiré du jugement dernier, de Mt 25. Il a axé son homélie sur la tragédie de la mort et son inéluctabilité. Pour lui, il y aura toujours des interrogations autour de la mort des êtres que nous aimons. Si beaucoup de bons et beaux témoignages ont été donnés sur Freddy, il faut intégrer cette mort, à ces témoignages. Freddy a beaucoup donné à l’UCAO : entrée dans cette institution en 1989 avec le niveau BEPC, elle s’est battue, avec cette volonté d’apprendre indéracinable, jusqu’à obtenir son BTS de secrétaire. Mais le Père n’a pas manqué de rappeler les engagements pris par les secrétaires au cours de la veillée, celui de demeurer une mère pour le jeune Martial, le fils de huit ans de la défunte. Le second engagement portait sur l’avenir de l’UCAO. Quelqu’un s’est laissé à dire à la veillée que l’UCAO ne serait plus comme avant, après la mort de Frédérique. Le P. nous a tous invités au dépassement pour porter haut le flambeau de l’UCAO, par notre endurance au travail et notre persévérance. Frédérique avait aussi beaucoup pleurer, a-t-il conclu, malgré toutes les témoignages sur sa jovialité.
Après l’offertoire et la consécration, puis la communion, ce fut au tour du P. Gaston Sanon de donner l’absoute. Dans son style propre à lui et son humour légendaire, il a dit que les mots ne lui manquaient pas, mais qu’ils l’étouffaient. Quand il sera rentré au Burkina, il dira tout simplement aux parents que Frédérique a pris sa retraite anticipée de l’UCAO. Le Père a par la même occasion remercié Freddy pour le travail accompli pendant ces longues années.
Finalement, le morceau de choix a été réservé au P. Raphaël TOSSOU, président de l’UCAO, qui devait enterrer sa fille. Il l’a fait, la gorge nouée par l’émotion et les larmes. Freddy repose désormais au cimetière de Vridi-Cité. Là où il y a quatre déjà, elle avait enseveli son fils aîné.
P. AKE Patrice Jean, en souvenir d’une grande amie.
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