mercredi 28 avril 2010

CEREMONIE DE CONFIRMATION A ST AMBROISE DU JUBILE DE COCODY ANGRE

CEREMONIE DE CONFIRMATION A ST AMBROISE DU JUBILE DE COCODY ANGRE

Ce samedi 24 avril 2010 à partir de 15H30 s’est déroulée la cérémonie de confirmation de 534 adultes du secteur Jacques Nomel de nos 9 Paroisses (St Jacques(48 confirmands), Ste cécile, Ste Monique, St Ambroise ma vigne, Ste Ambroise du Jubilé, St Bernard, ND de l’Incarnation, ND de l’Espérance du Génie 2000, St Viateur). La cérémonie a été présidée par Mgr Pierre Marie Coty, évêque émérite de Daloa. Etaient présents le responsable de secteur le père Augustin OHUA, entouré des pères AKE Patrice Jean, Bernard Oguié, curés de St jacques et de St Ambroise. La messe a été chantée par la maîtrise de St Ambroise.

Dans cette église pleine de monde, les candidats ont été présentés à l’évêque émérite selon leurs paroisses respectives. Puis la messe s’est déroulée par la lecture des Actes des Apôtres et l’évangile a porté sur le testament d’amour du Christ dans St Jean. L’évêque a exhortés les confirmands à être des témoins de la résurrection, puis il leur a posé une question :  « qu’est-ce que la communion des saints ? » Certains ont répondu l’eucharistie. L’évêque leur a parlé des trois églises : l’église triomphante du ciel, l’église souffrante, et l’église des pèlerins sur terre.

Au moment de l’homélie et de la confirmation, l’évêque est resté assis sur son siège et les différends candidats ont été confirmés par les autres curés qui ont assisté l’évêque. A la communion également l’évêque s’est fait assisté des prêtres. La belle cérémonie s’est terminée sur le coup de 18H par un cocktail autour de l’évêque.

vendredi 23 avril 2010

DEMANDE D’AIDE FINANCIERE

DEMANDE D’AIDE FINANCIERE

Monsieur,

Une maladie m’a donné de garder le lit durant plusieurs mois. Cette longue absence m’a donc fait perdre l’emploi qui nous procurait à ma famille et moi le pain quotidien. C’est pourquoi, je sollicite auprès de votre autorité une aide financière pour démarrer une activité commerciale.

Chrétien catholique et membre de la communauté burkinabée de St Jacques, j’ai le sens de la responsabilité et je crois pouvoir tirer mon autonomie de ce commerce que j’envisage.

En comptant sur votre aimable et sociale attention, je vous prie, Monsieur, de recevoir mes salutations fraternelles.

Vous trouverez ci-dessous l’estimation financière de l’aide que je vous demande.

PRIX D’achat de la marchandise

Transport et frais divers

Total

107250 F CFA

62. 000 F CFA

169.250 F CFA

Monsieur ANDRE LADY KIENTEGA cél : 670 499 32

BETHANIE

BETHANIE

J e prends la parole, mais c’est au nom de tous les membres du groupe et de nos doyens que je le fais.

Chers frères et sœurs,

Avec la permission de notre Curé, le Père Jean Patrice AKE, nous voudrions vous parler officiellement et vous présenter l’Association BETHANIE, qui est une œuvre de bienfaisance en faveur des parents (père, mère et frères de nos prêtres et religieuses.

Tout est parti d’un constat. Nos prêtres et religieuses, en raison de leurs présences constantes sur les paroisses et les nombreuses sollcitations auxquelles ils doivent faire face, n’ont pas le temps de se rendre régulièrement en famille et d’intervenir devant certaines situations.

Nous avons donc réfléchi, nous en tant que laïcs à ce que nous pourrions bien faire pour les aider à ce niveau. Certes plusieurs associations d’aide au clergé et aux religieuses existent déjà et beaucoup parmi nous y militent ou viennent en aide de façon individuelle à nos prêtres et religieuses. Cependant, nous nous sommes demandé pourquoi ne pas étendre ces aides à leurs parents et permettre ainsi à nos prêtres et religieuses de nous servir l’esprit dégagé et être plus libres et disponibles dans leur vocation ?

Nous avons donc approché plusieurs de nos frères et sœurs pour partager cette idée et voir dans quelle mesure elle pouvait être matérialisée.

Tous ont accueilli favorablement ce projet et y ont adhéré spontanément. Pour nous conformer aux règles et principes de notre Eglise, nous avons eu à parler de ce projet à notre Curé, puis au Vicaire Général, l’Abbé SEKA SEKA PASCAL, par l’intermédiaire du Père ACAFOU GRAH PASCAL qui ont donné leur accord et leur bénédiction.

Immédiatement, nous avons recueilli des adresse de parents de certains prêtres et religieuses et avons commencé les visites.

A ce jour, nous en avons fait plus d’une dizaine et partout où nous sommes passés, ce fut d’intenses moments de retrouvailles et de joie.

Par exemple, à l’occasion des 13 ans de décès de l’Abbé LUCIEN KIMA, le 22 février 2010, après la messe que nous avions demandée à son intention, nous sommes allés chez ses parents à Bingerville. Ils ont été très heureux de nous recevoir.

Lors de ces différentes visites, nous avons rencontré deux cas de santé assez sérieux qui nous ont interpellés. Grâce aux dons collectés auprès des membres de l’Association BETHANIE et tous ceux que nous avons approchés, nous avons pu les aider à recouvrer la santé pour le grand bonheur de leurs fils prêtres. Ces derniers n’ont cessé de nous appeler pour nous remercier et nous combler de bénédictions pour les actes de charité que nous avons posés à l’égard de leurs parents et auxquels ils ne s’y attendaient pas du tout.

Grâce à la générosité de tout un chacun et surtout à l’œuvre de l’Esprit qui nous a inspirés, nous avons pu redonner la joie à ces personnes malades. Mais comment procédons-nous pour réaliser nos visites ?

Mensuellement, depuis janvier 2010, les membres adhérents et les bénévoles que nous sommes, nous laissons parler nos cœurs à travers les dons que nous faisons et collectons. Les fruits nous permettent ainsi d’effectuer les visites selon un planning établi au préalable avec certains membres.

Depuis le début de nos activités, les prêtres rencontrés nous ont tous encouragés et félicités, à commencer par notre Curé et même le Vicaire Général qui a dit cette phrase : « Continuez vos activités, c’est certainement l’œuvre de l’Esprit Saint. L’Archevêque, à son retour, sera informé et prendra le train en marche. »

L’Association BETHANIE est ouverte à tout le monde, aussi bien hommes que femmes, de toutes les conditions sociales qui veulent œuvrer pour le bien-être de notre Eglise, notre clergé et nos religieuses.

Notre objectif, c’est d’unir nos forces, nous motiver à aimer nos prêtres et religieuses et les aider dans leur mission au service de Dieu afin qu’ils soient disponibles. C’est ainsi que nous témoignerons de Jésus-Christ, le Prêtre Eternel.

Nous remercions toutes ces bonnes volontés qui nous ont compris lorsque nous leur avons parlées de ce projet et qui se sont inscrites. Elles donnent de leur temps et de leur argent, que Dieu les comble de grâces !

Nous vous invitons, vous qui n’y avez pas encore adhéré à nous rejoindre pour que nous soyons plus forts et plus nombreux à soutenir les parents de nos prêtres et religieuses qui ont accepté de donner leurs enfants pour le service de notre Sainte Mère l’Eglise.

Merci pour votre attention et nous attendons vos suggestions pour une meilleure organisation de ce projet et son extension. Que Dieu bénisse ce projet et nous donne intelligence et sagesse pour le mener à bien

MME BROWN VERONIQUE 097 290 60 / 224 158 35

LE PRETRE IMAGE DU CHRIST SERVITEUR OBEISSANT SUITE ET FIN

LE PRETRE IMAGE DU CHRIST, SERVITEUR OBEISSANT

LE CHRIST NOTRE MODELE

Quel modèle pour le prêtre aujourd’hui ? Il va sans dire que notre modèle : c’est le Christ, à la suite de qui nous sommes engagés. C’est lui que nous voulons imiter. Nous voulons être prêtre à son image. Le Christ, comme le dit Urs von Balthasar, est « la parfaite mise de soi-même à la disposition de Dieu qui devient d’elle-même parfaite mise à la disposition des hommes » au point d’en devenir tout entier « oreille[1] ». La caractéristique fondamentale de l’obéissance du Christ est donc sa capacité à se faire tout écoute, à se laisser pénétrer par la parole d’un autre. C’est ce même Christ qui dit à l’heure de l’effroi et de la révolte : « Non pas ma volonté, mais la tienne ». Il laisse ainsi entrevoir la disposition fondamentale de sa relation à Dieu qui écoute dans une confiante réception des mots, des actes qui viennent de Dieu et qui donnent sens à son épreuve. Une telle disposition rend capable d’aller jusqu’au bout de soi-même et, comme le Christ, de se faire « obéissant jusqu’à la mort de la Croix » (Ph 2,8) Si tel est le modèle que nous avons tous en face, quelle est la nature de notre obéissance ?

Il est vrai, le statut théologique du vœu solennel que prononce le religieux diffère de la promesse filiale de respect et d’obéissance que prononcent les ordinands envers l’Ordinaire et ses successeurs. Cependant, leur engagement n’en est pas moins identique. Le vœu solennel d’obéissance et l’engagement filial d’obéissance de l’ordinand traduisent la mise de soi-même à la disposition de Dieu devenant, par la médiation ecclésiale, mise à la disposition à la volonté d’un autre, le supérieur hiérarchique et – ou l’Ordinaire. C’est dans un tel contexte de relation filiale que l’obéissance a un sens et garantit la communion. Le Concile Vatican II dit à ce propos : « Tous les prêtres, tant diocésains que religieux, en raison de l’Ordre et du ministère, sont associés au corps épiscopal. » LG28. Ce lien est essentiel car il est le motif de la légitimité de la qualité de prêtre qui nous est conférée. En d’autres termes, on n’est pas prêtre sans évêque. C’est de l’évêque que le prêtre reçoit l’autorité sacramentelle et l’autorisation pour exercer en tant que prêtre. Ainsi, comme collaborateur de l’évêque, le prêtre ne peut agir qu’en prolongeant dans chaque communauté ecclésiale l’action de son évêque. En différents lieux de culte, le prêtre rend la figure de pasteur de l’évêque présente aux fidèles. Par exemple, lors de la prière eucharistique.

ECOUTE

Jusque-là nous avons regardé l’obéissance comme devoir du prêtre envers son évêque à qui il doit respect et avec qui il cherche à établir une communion filiale, promesse de sa propre légitimité. Mais, il est remarquable que notre modèle, le Christ, n’a pas traité ses disciples de serviteurs mais d’amis. De même, les prêtres ne sont pas au service de l’évêque mais bien du peuple de Dieu. L’évêque ne peut utiliser et abuser de ses prêtres. Au contraire, comme un père qui a souci de chacun de ses enfants, c’est dans une amitié sincère et vraie que leur relation constitue un témoignage évangélique vrai. Le Concile d’ailleurs rappelle les devoirs de l’évêque envers ses prêtres : devoirs de pourvoir à leur bien-être matériel et spirituel, la promotion de leur sanctification, de leur formation permanente et l’aide nécessaire à l’accomplissement de leurs tâches pastorales.(PO,7). Ainsi l’exigence de l’obéissance s’applique aussi à l’évêque. Il doit garder la foi qui croit que Dieu parle en lui, mais aussi chez le prêtre dont il a la charge. Aussi doit-il beaucoup écouter en se laissant guider par Dieu dans les décisions qu’il doit prendre pour le bien de l’Eglise dont il est le premier responsable. C’est pourquoi ses visites régulières aux prêtres constituent des moyens pour mieux les écouter. Ce double jeu de l’obéissance qui engage à la fois l’évêque et ses sujets, les ramène à l’expression basique de leur statut : à savoir, qu’ils sont dans la mission du Christ, des Fils, et non des intendants qui veulent s’accaparer de la mission et de la moisson. En réalité, c’est par le dialogue personnel, entre l’évêque et le prêtre, que la volonté de Dieu est recherchée et que tous les deux entrent dans la mission du Christ : mission d’écoute. On est frappé dans les évangiles par les épisodes où il est dit que le roi part en voyage en laissant la responsabilité de ses biens à des intendants. C’est un roi fou qui fait confiance à ses intendants, mais sans doute qui se voudrait discret afin que chacun de ses intendants puisse grandir, agir en fonction de ses talents et assumer pleinement ses responsabilités. L’essentiel est que ses intendants lui rendent compte de leur travail. L’intendant infidèle est celui qui se prend pour le propriétaire de la mission et qui ne rend pas compte.

OBEISSANCE ET TRADITION AFRICAINES

Je crois que saisir ainsi le modèle du Christ, c’est au fond toucher du doigt les fondements structurels de l’obéissance dans nos traditions africaines. N’est-ce pas que l’obéissance se traduit dans nos traditions par la capacité à l’écoute où la sage conception du pouvoir devient disposition intérieure à l’écoute de l’autre ? ne dit-on pas de cet enfant qu’il n’écoute pas pour dire qu’il n’obéit pas ? La désobéissance infantilise et cela est inacceptable dans nos traditions. L’évangile n’a pas la prétention d’évacuer nos traditions ancestrales, mais de leur donner la force de leur visée socio-politique et spirituelle pour autant que l’on puisse le dire. Ainsi, notre relation à l’obéissance, comme à la chasteté, est un point que les laïcs regardent avec beaucoup de circonspection. Certains d’entre nous pensent que les laïcs sont fiers d’eux parce qu’ils sont devenus des contestataires. Cette lutte de pouvoir solitaire est à l’opposé de ce que les laïcs vivent dans le cadre du travail où la corporation engagée dans un syndicat assure les revendications de ses membres. Cela est aussi à l’opposé de nos valeurs ancestrales qui considèrent qu’étant adultes nous avons acquis la capacité à l’écoute, la capacité à nous laisser atteindre par la parole d’un autre. Et comme chrétien et prêtre, responsable de la vie spirituelle des laïcs par délégation de la charge de l’Ordinaire, notre capacité à maintenir une relation de communion avec l’évêque et à rendre compte de notre travail légitimera, d’une part, notre être de prêtre, et d’autre part, rendra authentique notre collaboration à la mission du Christ.

LESDIFFICULTES QUI PEUVENT SURGIR AUJOURD’HUI

- Lorsque la rancœur s’installe, nous nous replions sur l’aspect cultuel de notre sacerdoce. Un des points que nous rappelle l’année sacerdotale qui va bientôt s’achever, c’est le caractère kérygmatique de la vocation sacerdotale. Le prêtre est appelé à proclamer l’évangile. Il ne pourra le faire si sa vie ne témoigne pas de l’évangile. Il perd aussi le caractère prophétique de sa vocation car le prophète vit au rythme de la parole qu’il entend chez Dieu et chez son peuple. La surdité que provoque la désobéissance et la contestation stérile fait que l’on est incapable d’entendre un autre et partant, le tout Autre.

- - On finit par se battre pour le partage du pouvoir et non le partage de la responsabilité. L’Eglise de jésus devient un champ de bataille et non de partage.

- Parfois l’antagonisme que suscitent les luttes de pouvoir, peut conduire à ignorer les besoins de nos fidèles. Aujourd’hui, devant les souffrances multiples que traversent les jeunes, les familles, les travailleurs et les chômeurs, nos luttes de pouvoir sont un scandale. Nous sommes interpellés à approfondir notre réponse au désarroi de nos paroissiens. Nous ne pouvons le faire sereinement que si nous entretenons entre nous la cohésion et la communion.

- Nous faisons prier le Notre Père aux fidèles laïcs. Reconnaissant en Jésus l’humilité de celui qui s’efface devant le Père. Pouvons-nous nous inviter à sa table sans vouloir nous laisser habiter par sa manière de penser et d’être ?

- Nous sommes des intendants : Cela aurait pu être notre identité première. Mais cette identité est limitée, car elle fait seulement écho à la capacité à gérer le bien d’autrui. Nous sommes surtout Fils, co-propriétaires des biens du Père. Ensemble, nous cheminons dans la collaboration, dans la fraternité pour devenir ensemble images du Christ, serviteurs obéissants.

QUESTIONS

- 1. Quel danger je peux courir à limiter mon ministère sacerdotal à l’aspect cultuel ?

- 2. Que faire lorsque la communion est brisée ?

- 3 ; Regardant le Christ en Croix, j’offre ma vie sacerdotale en me demandant : qu’ai-je fait pour le Christ ? Qu’est-ce que je fais pour le Christ ? Que devrais-je faire pour le Christ,

A SUIVRE

- clip_image002Mardi Saint 30 Mars 2010, Récollection des Prêtres de l’Archidiocèse d’Abidjan, Ste Thérèse de Bingerville


[1] URS Von BALTHASAR.- les grands textes sur le Christ, coll. « jésus et jésus-Christ » n° 50, (Paris, Desclée, 1991), p. 158-161

LE PRETRE IMAGE DU CHRIST SERVITEUR OBEISSANT SUITE ET FIN

LE PRETRE IMAGE DU CHRIST, SERVITEUR OBEISSANT

Ces quelques idées que je vais présenter ici n’ont aucune prétention intellectuelle. Il ne s’agit pas d’une étude, mais plutôt d’une méditation personnelle, d’un partage. Je ne suis pas théologien systématicien pour aborder les questions d’ecclésiologie ou de christologie que le thème de ce jour pourrait évoquer. Je suis plutôt moraliste éthicien qui se pose la question : comment faire pour bien faire ? Je fais partie de ces Jésuites à l’intelligence ordinaire, mais qui croit dur comme fer aux valeurs fondamentales de la vie religieuse, sans lesquelles toutes nos prétentions ne seraient que feu de paille. Toutefois, mon expérience d’abord de laïc engagé dans la vie active, ayant servi l’Etat de Côte d’ivoire comme cadre informaticien dans un établissement paraétatique de la place et, ensuite d’un jésuite qui, depuis 23 ans, vit l’aventure de la vie religieuse, ma permet aujourd’hui d’affirmer l’importance tant en milieu civil qu’en milieu religieux.

Vous avez désiré que j’ouvre une réflexion sur notre être prêtre image du Christ, serviteur obéissant. J’avoue que le projet est ambitieux, car il s’agit de nous inviter à être image du Christ, celui qui cette semaine va remplir l’imaginaire et la foi de plus d’un milliard de Chrétiens. En réalité, cette image est une mosaïque d’images pales ou éclairées. Peu importe, pourvu que l’on fasse partie du corps de la mosaïque pour refléter le Christ. Ainsi, je voudrais comprendre notre être prêtre comme communion nécessaire à l’image du Christ. Puisque c’est lui que nous voulons refléter, il s’agit pour nous de nous engager sur un chemin de communion. Comment parvenir à la communion nécessaire qui fera advenir en nous l’image du Christ ? C’est à cela que j’entreprends humblement de répondre.

Je voudrais, dans un premier temps, regarder avec vous le jeu de pouvoir qui peut naître de la contestation en suggérant que l’on peut s’en sortir pour autant que nous admettons une procédure de représentation. Dans un second temps, m’appuyant sur le modèle du Christ obéissant, je considère la relation évêque et prêtre dans un diocèse comme quête de la volonté de Dieu par la mise en disposition de soi-même à l’autre, prêtre ou évêque. Dans un troisième temps, je spécifie cette mise à disposition par la capacité à l’écoute mutuelle. Je dis en substance que le prêtre et l’évêque sont appelés à écouter la voix de l’esprit. Ici, je fais une incise provocatrice en rappelant qu’il en va ainsi dans nos traditions africaines. Enfin, je souligne quelques difficultés qui peuvent naître de notre refus de vivre la communion comme serviteur obéissant.

POUVOIR DE LA CONTESTATION VERSUS CHARITE DE LA REPRESENTATION

Le monde du travail est hiérarchiquement organisé. Le chef est chef d’un groupe de subalternes qui lui doivent obéissance dans l’exercice de leur profession. Quoique la contestation y est légitime, les agents subalternes contestent dans le cadre organisé du syndicat. Remarquons que l’idée des syndicats fut l’émanation de la réflexion catholique au 19ème siècle devant l’exploitation des ouvriers. On a alors voulu qu’en face du pouvoir des riches propriétaires et industriels il y ait un pouvoir qui soutienne les revendications des pauvres ouvriers. Les syndicats sont nés dans le but de légitimer les revendications des ouvriers exploités dans un contexte d’opposition des pouvoirs. Dans les activités ordinaires d’une entreprise, l’obéissance est de rigueur afin de maintenir l’ordre et d’atténuer les conflits. L’obéissance y est fonctionnelle ; elle sert à réguler les pouvoirs. L’obéissance religieuse est plus que fonctionnelle ; elle sert à réguler les pouvoirs. L’obéissance religieuse est plus que fonctionnelle. Elle exprime d’abord une relation filiale et une relation de communion. J’ajouterai, en fils de St Ignace, que l’obéissance indique une relation de coopération dans le discernement.

St Ignace le fondateur des jésuites disait : « Si les franciscains se distinguent par la pauvreté, les dominicains par la prédication, que les compagnons de Jésus excellent dans l’obéissance ». la dernière congrégation générale de la Compagnie de Jésus, la 35è du genre depuis la fondation de l’ordre, tenue à Rome en 2008, invite justement à l’approfondissement du vœu d’obéissance chez les jésuites. On a souvent compris l’obéissance chez les Jésuites comme un acte servile que pose le sujet qui n’a aucun droit, qui agit comme un cadavre privé de volonté, de désir et de liberté. Il n’en est pas ainsi. Pour St Ignace, sentire cum ecclesia constitue un impératif majeur, un acte de foi qui invite à voir au-delà des événements le dessein de Dieu qui s’accomplit, qu’il s’agit pour le sujet comme pour son responsable de rechercher en toute sérénité. C’est pourquoi, pour les jésuites, « chercher et trouver Dieu en toute chose » constitue l’acte religieux le plus fondamental. Cet acte religieux met en jeu le discernement du supérieur et celui du sujet à la recherche de la volonté de Dieu.

Ainsi Ignace admet ce qu’il appelle la représentation, c’est-à-dire la capacité à porter à la connaissance de celui qui décide les fruits de sa prière et de son propre discernement sur une question qui affecte l’individu personnellement, quelqu’un d’autre ou plusieurs autres personnes. Cela, tout en restant libre de la décision finale qui en résulterait. Une telle approche n’est nullement de la contestation, mais la participation au discernement de la volonté de Dieu. Il présume que l’on a accueilli la décision de celui qui a le droit de décider. Il présuppose que ce dernier n’a pas toute la vérité puisqu’il s’agit de la volonté de Dieu que nulle ne peut saisir dans sa totalité.

Partant, la représentation s’oppose à la contestation en ce qu’elle n’est pas de l’ordre de l’opposition des pouvoirs mais celui de la charité. C’est mû par la charité qu’un individu fait une représentation. Il participe à la justesse de la décision en apportant un éclairage qui lui est propre pour bien comprendre la volonté de Dieu sur la décision à prendre.

Il faut reconnaître qu’aujourd’hui, la contestation que fait surgir une opposition de pouvoirs fait son entrée par la grande porte de l’Eglise. Nous nous laissons facilement prendre dans le jeu mondain de l’opposition des pouvoirs, en nous constituant en syndicalistes revendicateurs de quelques intérêts. Le pape Benoît XVI le rappelait le 12 mars dernier à l’université Pontificale du Latran, lorsqu’il s’adressait aux participants du Congrès théologique. Il disait ceci en substance : «  Le prêtre doit être attentif à ne pas se laisser attirer par la mentalité dominante qui tend à dissocier la valeur du ministre de sa fonction et non à son existence. » Il est vrai, nous sommes bien de notre époque, dans une Afrique qui aspire à plus de démocratie, à plus de participation aux décisions, mais souffrant de la mal gouvernance, de la gestion opaque du bien commun et de la confiscation des libertés. Cette contradiction dans le vécu socio-polique de nos nations devrait nous alerter et nous donner à réaffirmer plutôt notre appartenance ontologique à Dieu et le caractère suérminemment autre du modèle de la vie sacerdotale que nous poursuivons. Je me demande alors quel est le modèle qui devra guider notre action ? Est-ce le modèle mondain de l’opposition – contestation qui en appelle à la lutte des pouvoirs ou la représentation qui, en charité, invite à considérer d’autres aspects de la réalité afin d’aboutir à une décision juste, transparente, nécessaire et admissible pour tous ?

A SUIVRE

- clip_image002Mardi Saint 30 Mars 2010, Récollection des Prêtres de l’Archidiocèse d’Abidjan, Ste Thérèse de Bingerville


[1] URS Von BALTHASAR.- les grands textes sur le Christ, coll. « jésus et jésus-Christ » n° 50, (Paris, Desclée, 1991), p. 158-161

LA SOLIDARITE ET L’ENTRAIDE DANS L’EGLISE (suite et fin)

1.3. LA SOLIDARITE SELON L’ENSEIGNEMENT DE L’EGLISE (suite)

1.3.1. LA SOLIDARITE SELON LES PERRES DE L’EGLISE (suite)

A) SAINT BASILE 330-379

Evêque de Césarée, Basile prononce en 368_369, les homélies sur la situation sociale et la répartition inégale des biens. « Efface le péché originel en distribuant de la nourriture[1]. » « Songe ! Ô riche, à ton bienfaiteur, souvins-toi de toi-même, rappelle-toi qui tu es, quels biens tu administres, qui te les a confiés et quelles raisons t’ont préférer à tant d’autres. Tu es le serviteur du Dieu Saint, l’économe de tes compagnons d’esclavage. Ne crois pas tous les avantages destinés à ton ventre. Traite les biens que tu as entre les mains comme s’ils appartenaient à autrui : quelques temps ils te charment, puis ils s’évanouiront et l’on t’en demandera un compte détaillé[2] ».

B) SAINT GREGOIRE DE NYSSE 332-395

Ce saint dénonce le luxe des palais et surtout les excès de table. »La maison est en fête, commente Grégoire. Cependant des milliers de Lazare se présentent à sa porte. Les uns se traînent péniblement, ceux-ci privés d’yeux, ceux-là amputés de leurs pieds. Certains rampent littéralement, mutilés de tous leurs membres. Ils crient, et ne sont pas entendus : là-haut sifflent les flûtes, montent les chansons, claquent les rives braillardes. S’ils frappent un peu fort à la porte, le portier d’un maître barbare bondit comme une brute et les chasse à coups de bâton, en les traitant de chiens impudents et son fouet cingle leurs ulcères. Ils reculent alors les amis de jésus, qui incarnent le commandement essentiel, sans avoir eu droit à une bouchée de pain, mais rassasiés d’injures et de coups. Et dans le tripot de Mammon, on recrache son repas comme un vaisseau trop chargé, on dort sur les tables, auprès des coupes. Maison de honte, où le péché porte deux noms : ribotes d’ivrognes, fringale des pauvres que l’on a chassés[3]. »

C) SAINT AUGUSTIN 354-430

Evêque d’Hippone de 395 à 430, « Augustin voit sa conversion et ses appels à la prêtrise et à l’épiscopat comme un appel de Dieu à vivre l’amour. C’est d’abord avec ses clercs qu’il veut expérimenter une vie d’amitié, de communion profonde et concrète, faite de toute sorte de partage et de sollicitude fraternelle[4]. »

« Avant tout, vivez unanimes à la maison, ayant une seule âme et un seul cœur, tournés vers Dieu. N’est-ce pas la raison même de votre rassemblement ? Et puis qu’on n’entende pas parler parmi vous de biens personnels, mais qu’au contraire tout soit en commun[5] . » En s’appuyant sur le passage de l’Apôtre Paul dans sa lettre aux Corinthiens[6], Augustin insiste sur la solidarité dans le corps du Christ.

« Jésus-Christ ne fait en effet qu’un seul homme, avec sa tête et son corps, sauveur du corps et membres du corps, deux dans une seule chair, et dans une seule voix et dans une seule passion et, quand l’iniquité aura pris fin dans un seul repos[7]. »

1.4 LA SOLIDARITE SELON LE CONCILE VATICAN II

Le sens profond de la solidarité s’exprime dans l’acte créateur de Dieu : en façonnant l’homme et la femme, Dieu a voulu que les deux vivent dans une solidarité mutuelle. D’après Gaudium et Spes (G.S.)[8], Dieu a créé les hommes, non pour vivre en solitaires, mais pour qu’ils s’unissent en société…De par sa nature, l’homme est donc appelé en vivre en société. C’est dans sa relation avec les autres qu’il peut se réaliser pleinement. C’est grâce aux autres qu’il fait valoir ses talents et apprécie le sens de la vie. Comme le déclare si bien G.S. sans relation avec autrui, il ne peut vivre, ni développer ses qualités. C’est donc en étant solidaire avec les autres que l’homme découvre le bonheur, et adhère progressivement au vrai bonheur. Et ce bonheur, c’est jésus, le Verbe de Dieu Incarné, qui le révèle à l’homme. G.S. l’explique encore clairement, en déclarant que le mystère du verbe Incarné…Nouvel Adam, le Christ, dans la révélation même du mystère du Père et de son amour manifeste pleinement l’homme à lui-même et lui découvre la sublimité de sa vocation.

Par son incarnation, le Christ s’est fait solidaire de l’humanité entière en partageant pleinement notre condition, excepté le péché. Il s’est fait l’un de nous. Il est devenu véritablement homme. Et selon les expressions de G.S., par son incarnation, le fils de Dieu s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme. Désormais, avec le Christ, tous les hommes sont appelés à vivre solidaires les uns avec les autres. En se soumettant volontairement et librement aux limites humaines et aux intempéries de la nature, le Christ a voulu épouser totalement la condition humaine en vue de révéler à l’homme l’amour de Dieu. Selon G.S. le Verbe Incarné en personne a voulu entrer dans le jeu de cette solidarité. Il a pris part aux noces de Cana ; il s’est invité chez Zachée, il a mangé avec les publicains et les pécheurs. C’est en évoquant les réalités les plus ordinaires de la vie sociale, en se servant des mots et des images de l’existence la plus quotidienne qu’il a révélé aux hommes, l’amour du Père et la magnificence de leur vocation.

Ense faisant solidaire des hommes, le Christ a voulu considérer et rendre surnaturelles, les relations humaines. L’unité des enfants de Dieu était sa préoccupation première. Comme le père et lui ne font qu’un, il a voulu que tous les hommes soient un. C’est sans doute dans ce sens que G.S déclare que dans sa prédication, il a clairement affirmé que les fils de Dieu aient l’obligation de se comporter entre eux comme des frères. Dans sa prière, il a demandé que tous ses disciples soient « un ».

En définitive, de par leur nature, les hommes sont appelés à vivre solidaires les uns des autres ; Dieu a créé les hommes pour qu’ils vivent unis et soient sauvés. De même que Dieu a créé les hommes, non pour vivre seuls, mais en solidaire (…), de même il lui a plu aussi de sanctifier et de sauver les hommes, non pas isolément, il a voulu au contraire en faire un peuple qui le connaîtrait, selon la vérité et le servirait dans la sainteté[9].

1.5 LA SOLIDARITE DANS L’ENSEIGNEMENT DU PAPE JEAN-PAUL II

Pour le Pape Jean-Paul II, tout chrétien doit passer de l’interdépendance à la solidarité, c’est-à-dire à cette « détermination ferme et persévérante de travailler pour le bien commun, c’est-à-dire pour le bien de tous et de chacun, parce que tous, nous sommes vraiment responsables de tous. Une telle détermination est fondée sur la ferme conviction que le développement intégral est entravé par le désir de profit et la soif de pouvoir. Ces attitudes et ces « structures de péché » ne peuvent être vaincus que par une attitude diamétralement opposée : se dépenser pour le bien du prochain en étant prêt, au sens évangélique du terme, à « perdre » pour l’autre, au lieu de l’exploiter et à le servir au lieu de l’opprimer.

La pratique de la solidarité à l’intérieur de toute société est pleinement valable, lorsque ses membres se reconnaissent les uns les autres comme des personnes. Ceux qui ont plus de poids disposant d’une part plus grande de biens et de services communs, devraient se sentir responsables des plus faibles et être prêts à partager avec eux, ce qu’ils possèdent. De leur côté, les plus faibles, dans la même ligne de la solidarité, ne devraient pas adopter une attitude purement passive ou destructive du tissu social mais, tout en défendant leurs droits légitimes, faire ce qui leur revient pour le bien être de tous.

La solidarité nous aide à voir « l’autre » personne, peuple, ou nation, non comme un instrument quelconque dont on exploite à peu de frais la capacité de travail, et la résistance physique pour l’abandonner quand il ne sert plus, mais comme notre « semblable », une aide, que l’on doit faire participer, à parité avec nous, au banquet de la vie auquel tous les hommes sont également invités par Dieu.

La solidarité que nous proposons est le chemin de la paix et en même temps du développement, la paix est le fruit de la solidarité. A la lumière de la foi, la solidarité tend à se déposséder elle-même, à prendre les dimensions spécifiquement chrétiennes de la réconciliation. Alors le prochain n’est pas seulement un être humain avec ses droits et son égalité fondamentale à l’égard de tous, mais il devient l’image vivante de Dieu le Père, rachetée par le sang du Christ et objet de l’action constante de l’Esprit Saint.

Alors la conscience de la paternité commune de Dieu, de la fraternité de tous les hommes dans le Christ, « fils dans le fils », de la présence et de l’action vivifiante, donnera à notre regard sur le monde comme un nouveau critère d’interprétation. Au-delà des liens humains et naturels, déjà si forts et si étroits, il se profile à la lumière de la foi un nouveau modèle d’unité du genre humain dont doit s’inspirer en dernier ressort la solidarité. Ce modèle d’unité suprême, reflet de la vie intime de Diue un en tris personnes, est ce que nous chrétiens désignons par le mot « communion ».

La solidarité doit donc contribuer à la réalisation de ce dessein divin, tant sur le plan individuel que sur celui de la société nationale et internationale[10]. »

2. DE LA SOLIDARITE DANS L’EGLISE A PARTIR DE LA FRACTURE SOCIALE IVOIRIENNE

Ce qui apparaît dans ces lignes ne sont que des hypothèses de recherches, donc discutables. La crise ivoirienne que nous voyons à travers la fracture du pays autour d’une ligne qui part de Bouaké, entre une partie gouvernementale et une partie non gouvernementale, est la résultante d’un fossé qui s’est creusé dans la société ivoirienne depuis 1990 . Je partirai donc d’un regard sur l’université, et ensuite sur la structuration de la société ivoirienne à travers l’accès à l’éducation et la santé. Puis je montrerai la déchirure de la société ivoirienne dans l’écroulement des piliers (au niveau politique, religieux), puis je terminerai par la crise laïque mondiale et la société ivoirienne en déliquescence.

2.1. A L’ORIGINE DE LA FRACTURE, LA CRISE UNIVERSITAIRE

En 1981, la commission d’orientation de l’université avait orienté dans les filières littéraires (philosophie, anthropologie, psychologie, sociologie), en plus des 20 étudiants habituels, orientés boursiers, 20 autres étudiants dont la liste portait la mention ONB. Il faut dire qu’à l’époque, le slogan « l’avenir appartient à la science et à la technique » faisait ses ravages. Le gouvernement de l’époque ne voulait pas avoir maille à partir avec des contestataires. Lorsqu’après un mois de cours, il fallait partir toucher sa bourse, c’est en ce moment que les ONB ont compris ce que ce sigle voulait dire « orientés non boursiers. » ; la plupart des ONB était des enfants de parents pauvres. L’injustice fut tellement flagrante qu’un effort de solidarité est né au même moment parmi les étudiants boursiers. La première aide est allée aux étudiants de médecine qui faisait pitié car ils devaient faire 7 années d’étude sans bourse. Il semble que cet effort de solidarité n’a pas été compris par les étudiants eux-mêmes. Beaucoup ont refusé cette aide qu’ils jugeaient insuffisante. Mais la flèche de l’Etat avait réussi à divisé les étudiants. Les ONB ont été marginalisé, fichés par la sécurité. Certains ont reçu des menaces d’exclusion s’il y avait un quelconque soulèvement sur les campus. Le projet du gouvernement était de supprimer la bourse complètement des étudiants. Pour y parvenir briser la solidarité des étudiants. La deuxième année, même scénario et l’année d’après même chose. Les étudiants isolés devenant de plus en plus nombreux, ne s’étant plus montré solidaires, n’avaient plus les moyens et la volonté de lutter. L’Etat ayant gagné une première bataille et décidé d’étendre la guerre aux enseignants eux-mêmes ; c’est ainsi qu’en 1990, il y a eu le salaire à double vitesse parmi les enseignants : deux docteurs ayant le même grade mais dont l’un percevait la moitié du salaire de l’autre. Cette autre mesure injuste a vidé les enseignants de leur lieu naturel, l’université, pour les offres plus alléchantes. Le terrain était propice pour mettre à exécution le plan de balkanisation de la société : mettre en place les universités privées.

La fracture sociale s’est faite par rapport à l’accès à l’éducation. Deux lycéens d’un même pays passant le même baccalauréat mais ne prenant plus après les résultats le chemin de la même université. Lun allant dans une université ivoiro-canadienne, et l’autre l’université de Cocody. L’un passant des diplômes crédibles et l’autre des diplômes non crédibles, obtenus après des cours incertains et douteux. L’un ayant un travail bien rémunéré qui l’attend après la formation et l’autre venant grossir le nombre des chômeurs. C’est ce groupe de mécontents diplômés et sans emploi qui iront grossir les cellules socialistes et marxistes en Europe et plus tard prendront les armes pour renverser le pouvoir en place et rétablir la dictature du prolétariat.

Au niveau de la santé également les ivoiriens n’auront pas un égal accès aux soins de santé. Les plus nantis iront se soignés dans les cliniques privés tandis que les plus pauvres auront que les hôpitaux publics pour se soigner, pire aux guérisseurs traditionnels ou simplement à la rue. Un petit pays ou même les médecins sont au chômage alors que la population n’a pas accès aux soins.

Tandis qu’un ami universitaire me confiait pendant la guerre, qu’il ne trouvait plus de yaourt fruité pour son épouse européen et ses enfants métis, d’autres ivoiriens n’ont qu’un repas par jour, la mort subite, ou à un semblant de repas sans viande, ni condiments. Certains se ravitaillent aux supermarchés et d’autres au marché gouro tout simplement. On pourrait continuer de disserter sur les différents fissures de la société ivoirienne, qu’on a tous négligé de colmater et aujourd’hui tout cela est devenu un gouffre béant. Mais intéressons-nous aussi à la destruction des colonnes.

2.2. LA DESTRUCTION DES COLONNES

La première colonne qui a été détruite c’est la colonne politique : Houphouet –Boigny qui l’avait symbolisé pendant plus de 4Oans, a été un record de longévité et un symbole fort de ralliement. On pouvait ne pas être d’accord avec lui, mais tous le respectait. Après sa mort, ceux qui l’ont remplacé n’ont pas eu le même aura. Au contraire, ils ont été tellement critiqués, qu’ils ne renvoient qu’à l’ombre d’eux-mêmes. On ne leur reconnaît aucune légitimité, aucun charisme car ils n’ont que des suiveurs. Chacun et son parti a détruit l’autre et son clan. Ils sont maintenant restés trois pistéléros qui attendent, la fin du film selon les propres termes de l’un d’entre eux. Mais pour qu’il y ait fin d’un western, il faut que le Brave tue le Chef bandit. Mais qui est le Brave ? Qui est le chef Bandit ?

La deuxième colonne est au niveau religieux. Tous les grands ensembles ont connu leurs secousses. L’eglise Catholique, avec le départ à la retraite du Cardinal Yago. Rome crée 4 Archevêchés et le nouveau Président de la Conférence est Auguste Nobou de Korhogo. Dès cet instant les Catholiques sont ballotés, ils ne savent plus qui est le chef véritable de leur église. Est-ce le cardinal Agré, qui venait d’être fait Cardinal entre temps ou bien Vital Yao le nouveau Président de la Conférence, Archevêque de Bouaké ? Il y a un problème de leadership. Et puis beaucoup de clergé se rajeunit. Les jeunes prêtres critiques parfois leurs évêques et refusent quelquefois les affectations qu’ils jugent arbitraires. Chez les méthodistes, même fissure. Entre les méthodistes unis et les méthodistes simples. Les chrétiens ne sont pas en reste avec Ediémou et Zagadou. Les Musulmans hésitent aussi entre le CSI et le CNI. Tandis que les grands groupes ne parlent pas d’une seule voix, d’autres petits groupes ont pignon sur rue et leur font une concurrence incroyable : les évangélistes essaiment, soutenus fortement par le nouveau pouvoir. Et la franc-maçonnerie a atteint son point culminant actuellement en Côte d’ivoire ; La force de ces nouvelles phratries c’est le dollar américain. Cela noua amène a abordé le dernier point.

2.3. LA CRISE MORALE MONDIALE ET SA REPERCUSSION SUR LA COTE D’IVOIRE

La crise de la Côte d’ivoire est d’abord et avant tout une crise spirituelle. L’argent est au fondement de la société ivoirienne et enfoui profondément dans le cœur des ivoiriens. Abidjan est aujourd’hui devenue la nouvelle Babylone. Tout se vend et se monnaie. Pour de l’argent, les ivoiriens sont prêts à tout. L’ivoirien est ouvert à tous les réseaux de la malhonnêteté. La magie mondiale hindoue ou autre a pignon sur rue en Côte d’Ivoire. Les religions orientales ont des adeptes ici et chacun y va à qui mieux mieux pour s’enrichir. L’argent facile circule. Je veux devenir riche quelque que soit la manière. On peut aller jusqu’à faire des sacrifices humains pourvu que je me maintienne au pouvoir. La dernière trouvaille des ivoiriens est de déféquer sur les jeunes filles pendant les rapports sexuels. Pédophiles et pédérastes pullulent dans la société, ainsi que les lesbiennes. Plus tu veux monter dans l’échelle sociale il faut être franc-maçon ou pédé. Les jeunes préfèrent être des stress-steaseuses que de s’habiller correctement. Les tournées à la rue princesse sont de véritables moments de dénudement. Les filles vous suivent si vous leur offrez une bouteille de bière. La franc-maçonnerie a atteint le cœur du pouvoir en Côte d’ivoire. « Le pouvoir est une véritable alchimie des contraires PDCI, FPI,RDR et Forces Nouvelles ». il ne nous reste plus que la voie de la prière et de la véritable conversion.

CONCLUSION

Chaque fois que nous prions sincèrement et exposons le St sacrement, l’Esprit malin n’est pas content et recule. Pour sauver la Côte d’ivoire, nous devons redoubler d’efforts. Quand à mon problème du départ, nous devons nous montrer solidaires. Beaucoup de jeunes gens et jeunes filles ont des diplômes et ne trouvent pas de travail, nous devons leur en donner. Le Christ nous dit « Doonez-leur vous-mêmes à manger ». Ne pas attendre que notre interlocuteur soit de la même ethnie, du même partie politique, de la même équipe de football pour l’aider. Il faut l’aider parce qu’il est fils et fille de Dieu, disciple du Christ. Alors pas de fausses promesses, pas de « do ut des », « du donnant donnant » mais seulement la gratuité dans le Christ qui nous as aimé et s’est livré pour nous.

Père AKE Patrice, Curé de St Jacques


[1] Homélie VII(contre les riches) cité par Bernadi, La prédication des Pères Cappadociens, (Paris, PUF 1968), p. 61

[2] Homélies sur St Luc, chap. 12,18, in Riches et Pauvres dans l’Eglise ancienne, lettres chrétiennes n° 6, (Paris, Grasset 1962), p. 193

[3] Sermon II sur l’amour des pauvres, in Riches et Pauvres dans l’Eglise ancienne lettres chrétiennes n° 6, (Paris, Grasset 1962), p. 146

[4] K. JOACHIM.- O.C., p. 59

[5] Sermon 356, 1-2, cités par jean-Paul II, Lettre apostolique sur St Augustin in Documentation Catholique du 5 Octobre 1986

[6] 1Co 12,26-27

[7] Saint Augustin.- Homélie sur le Ps 61, textes choisis et commentés par le Chanoine G. Humeau dans les plus belles homélies de St Augustin (Paris, Beauchesne 1942)

[8] G.S. n° 12.22.32

[9] G.S n° 9

[10] Jean-Paul II.- Pour un vrai développement lettre encyclique Sollicitudo Rei Socialis du 30 décembre 1987, p. 50-53